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valérie Duvauchelle

Cuisiner sa vie,

Dernière mise à jour : 10 juin 2020


 

Puisque l’hiver se prête à la lenteur je vous propose ici de prendre le temps de s’interroger sur l’acte de se nourrir.

Sommes- nous en effet certains aujourd’hui de savoir ce que manger signifie profondément?

  • Est- ce avoir les nutriments nécessaires à notre bon fonctionnement physiologique?

  • Est- ce de manger en conscience afin de nourrir également notre coeur?

  • Est-ce le moyen de vivre l’expérience de l’intrication du monde et d’en recevoir toute l’abondance ?

Ou est- ce tout cela à la fois, la possibilité par notre nourriture d’être au coeur du monde et de recevoir l’énergie nécessaire pour y participer, d’être gagné par la gratitude tout en ayant les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de notre corps?

Bien se nourrir , c’est bien vivre dit le proverbe chinois,

Mais que vivre signifie t’il ? quel est le « Soi » que l’on cherche à nourrir?

Nous ne réalisons pas toujours combien notre vie est en danger et combien nous sommes quotidiennement sauvés par notre organisme.

Plusieurs fois par jours, à l’intérieur de notre corps, se joue les plus grandes batailles de l’univers. Par centaines de milliers des êtres vivants sont tués afin que des milliards d’autres survivent et maintiennent l’équilibre mystérieux qui fait de nous un être vivant.

Depuis les étoiles, notre terre apparait comme une entité à part entière vivant au milieu de ses consœurs dans le système solaire,

Depuis la terre, chaque humain est également un être à part entière vivant au milieu de ses confrères en société et dans la nature.

Et depuis l’humain, chaque bactérie vie au milieu de ses consœurs, dans le microbiome ( lieu de la flore intestinale).

C’est en moyenne 100 000 milliards d’êtres vivants qui vivent en nous, divisés en une centaine d’espèces accompagnées des levures et de quelques virus et c’est en moyenne 600 000 d’entre elles qui peuvent nous faire sombrer. Leur monde peut être un monde de guerres (intestines !) ou un espace de paix.

Réaliser notre planète, contempler notre corps comme l’habitat de milliards d’êtres est l’opportunité de toucher à notre identité profonde.

Le Dalai lama nous invite à la responsabilité universelle ( Nouvelle Réalité de Sofia Stril – Rêver, l’âge de la responsabilité universelle, aux éditions Les arènes), celle qui passe par la réalisation que tous les êtres sensibles sont interdépendants et que prendre soin de notre environnement, des autres c’est prendre soin de soi.

On peut également adresser dans nos vie la responsabilité « microverselle, » celle qui nous permet de prendre soin de soi par notre alimentation et de fait prendre soin du monde.

« La pollution n’est pas seulement autour de nous, elle peut s’installer dans nos propres organismes. Quiconque souhaite changer le monde autour de lui ne devrait-il pas penser d’abord à être, lui-même un corps non pollué ? »

Dans son livre « Prendre soin de son intestin, la méthode japonaise pour ouvrir les voies de l’intuition, retrouver l’énergie vitale et renouer avec le moi profond » (éditions L’esprit d’ouverture) le professeur Naganuma ose rassembler la gastro-entérologie et la spiritualité.

De nos intestins dépendrait notre équilibre émotionnel et avec lui notre capacité à ressentir le monde. Vivre son existence au lieu de la penser et ainsi se libérer de l’anxiété, du manque d’énergie serait la promesse de nos bactéries bien nourries.

Aussi n’est- ce pas une merveilleuse idée que de savoir quand on croit cuisiner pour soi seul que nous sommes en fait responsables d’un diner de 100 000 milliards d’êtres ?

Que bien vivre c’est en premier lieu bien nourrir tous nos autres pour être enfin soi même ?

Article paru dans lRegard Bouddhiste N°20.


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