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De la permaculture à la cuisine ( article bio contact mars 2015)

Dernière mise à jour : 10 juin 2020


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La permaculture , terme encore nouveau pour la plupart d'entre nous, est souvent considérée comme une méthode agricole permettant de faire pousser naturellement des légumes dans son jardin ; C'est en effet l'une de ses applications mais son propos est plus ambitieux : c'est celui de créer l'intégration de tous les éléments de notre vie afin de vivre dans un système répondant à nos besoins vitaux ( nourriture et habitat) mais aussi sociaux, culturels et spirituels.

Appliquée à la cuisine, ses principes permettent à chacun de retrouver sa place dans le monde et de retrouver le sens profond de l'alimentation.

Qu'est ce que la permaculture ?

C'est une mise en cohérence de techniques permettant de créer de l'abondance grâce à un minimum d'énergie ;

Une méthodologie basée sur l'observation des systèmes naturels amenant à créer des conceptions auto organisées (1).

La permaculture ne peut se réclamer d'aucunes des techniques qu'elle utilise en revanche elle apporte le moyen de les intégrer pour créer des systèmes durables de vie.

C’est dans les années 1970 et dans un contexte de raréfaction progressive des ressources naturelles que deux Australiens, Bill Mollison et David Holmgren, cherchent le moyen de réparer la fracture métabolique métabolique , celle de la séparation des éléments naturels : homme / environnement , sols / minéraux, plantes / insectes . En effet l'arrivée de la mono culture de masse des années soixante détruisit rapidement la santé des sols et l'équilibre des cultures à moyen terme ; Afin de compenser le déficit causé et assurer une productivité à court terme l'agriculture dut rapidement consommer des masses d'énergie phénoménales ( eau, pétrole, énergie et santé humaine, investissements et compensations financières ) qui s'épuisent aujourd'hui.

L'une des conséquences de la déstructuration de l'ancienne agriculture des bocages est la rupture de l'homme et de sa nourriture conduisant à une perte de son identité. Ainsi d'un problème agricole puis énergétique c'est toute notre culture qui s'ébranle.

Afin d’éviter la faillite de nos sociétés ou, plus exactement, d’amorcer les évolutions nécessaires à leurs adaptations, ils conçoivent une méthodologie holistique capable de répondre aux besoins vitaux de l’homme.

C’est en observant et la nature et ceux qui s’y sont le mieux intégrés (les sociétés pré-industrielles) qu’ils arrivent à repositionner le sens de l’agriculture qui, en plus d’être énergivore, est devenue en cinquante ans un système de production complètement séparé de l’environnement et des hommes.

L’urgence de la permaculture est claire : œuvrer à la recréation d’environnements pérennes permettant à tous les éléments du système de s’y épanouir naturellement.

Dans cette approche, l’humain reprend sa place dans l’écosystème, redevient un élément parmi d’autres, avec ses besoins et son utilité et de fait « prend responsabilité au monde » (2).

Son éthique s’articule en trois axes dont l’objectif est de pousser l’humain à interagir en cohérence avec tous les éléments du système afin d’en bénéficier et d’en faire bénéficier les autres éléments:

- prendre soin de la terre car d’elle dépend notre survie ;

- prendre soin de l’humain, de soi en premier lieu et par contagion des autres ;

- partager l’abondance qui surgit naturellement d’un système auto-organisé.

Pour appuyer cette éthique, la permaculture reprend les principes utilisés par la nature, en voici quelques-uns :

- le tout est supérieur à la somme des parties (la nature crée du surplus) ;

- le problème, c’est la solution ;

- un élément remplit plusieurs fonctions et une fonction satisfait plusieurs éléments ;

- penser global, agir local…

Grâce à cette éthique et ses principes, la permaculture permet de mettre en cohérence les éléments de notre réalité sous forme de conception que l’on nomme design adapté à l’environnement de chacun.

Pour réaliser ces conceptions uniques, la permaculture s’appuie sur une méthodologie où l’observation est fondamentale.

Prendre le temps d’observer son environnement global, local et intime est certainement la révolution profonde de cette approche qui nous oblige à ralentir pour s’apercevoir que notre vie est déjà remplie d’abondance.

La permaculture en pratique c'est toute conception qui permet de créer un système de vie auto géré créant naturellement de l'abondance. Cela peut être la création de jardins potagers alimenté par les déchets de la cuisine dont l'eau de la vaisselle est récupérée puis réutilisée en phytoépuration pour se retrouver à nouveau dans le jardin. C'est d' avoir des poules qui fertiliseront le sol et donneront des œufs, c'est s’occuper de soi en méditant pour rester présente et disponible à son environnement , c'est choisir une monnaie alternative pour redistribuer son énergie de manière directe et choisie, c'est redonner l'abondance de temps aux autres et recevoir de la gratification individuelle etc etc En milieu urbain c'est l'agencement de toutes les possibilités offertes pour tendre vers la même recherche d'abondance, organiser son balcon, cultiver dans son garage, faire du lombricompost , cuisiner et stocker, s’intéresser à l'éco psychologie afin de se reconnecter à notre environnement naturel difficilement identifiable en milieu urbain, c'est aussi entreprendre dans des modèles économiques circulaire ( recyclage intégré ) et non plus linéaire mais c'est surtout et avant tout la méthode qui permet d'agencer toutes ses possibilités en fonction des désirs et des limites de chacun ;

C'est toute conception qui permet d'améliorer son environnement tant sur plan matériel que spirituel.

La permaculture dans notre cuisine

C’est aussi le moyen de concevoir une alimentation répondant au désir de se faire du bien sans détruire ni la planète ni les hommes et de s’en servir comme levier d’abondance pour soi et pour le monde.

Prendre soin de soi dans ce domaine, c’est observer le rapport que l’on a construit avec son alimentation et voir la forme qu’il prend dans notre quotidien.

C’est aussi prendre conscience de ce qu’est la nourriture pour nous et le moyen de l’amener vers ce que l’on aimerait qu’elle soit : un outil de mieux-être qui se matérialise sous forme de plaisir partagé, d’intégrité retrouvée, de connaissances acquises ou transmises.

Grâce au partage des connaissances, la permaculture va rechercher les savoirs permettant de maximiser le potentiel vital des aliments en utilisant un minimum d’énergie.

Son corpus intègre les techniques de la lactofermentation (co-création de la vie), la déshydratation (conservation de la vie), la stérilisation (conservation des ressources alimentaires), la germination (réveil de la vie) mais également la cuisine des fanes (augmentation de la ressource alimentaire), tout cela répondant également au principe de la diversité comme source d’abondance.

La cuisine, en tant que lieu, nous permet aussi de concevoir un modèle pérenne intégrant la réduction des déchets (lombricompost), la production de ses plantes aromatiques (murs végétaux), ainsi qu'une réduction des dépenses financières (des placards basiques mais efficaces), etc.

Cela peut aller de l’agencement de la pièce jusqu’à la conception du bâtiment avec un système de réutilisation des eaux usées (phytoépuration), des déchets (espaces pratiques pour le tri), l’accès direct aux aromatiques.

En tant que laboratoire, elle permet de repenser ses ustensiles avec des systèmes de cuisson à basse consommation (marmite norvégienne), de concentrer les bienfaits des fruits et légumes (extracteurs de jus) , de mieux profiter de la vitalité des farines (moulins à céréales)…

La permaculture , une utopie en marche

De l’idée plutôt pessimiste de répondre à l'obligation de devoir réduire prochainement notre consommation énergétique ou du moins d'en repenser les modes

est né un mouvement de joie, celui de retrouver l’abondance, promesse oubliée mais bien réelle.

La permaculture dans sa cuisine devient un outil de vie qui permet d’améliorer son quotidien dans le plaisir de voir augmenter son bien-être et celui de son environnement.

Que ce soit sa manière de manger, de cuisiner, de faire ses courses, de repenser le lieu où l’on cuisine, les ustensiles que l’on utilise, elle nous permet d’intégrer tous ces éléments à la conception de modèles réalistes uniques adaptés aux besoins de chacun.

C’est parce que son objectif est l’abondance mais que sa méthode est vertueuse qu’elle peut répondre au changement de société qui nous attend tous et qui passera aussi par une redéfinition de notre alimentation.

Utopie en construction, sa pensée systémique (interdépendance des éléments) peut permettre à l’alimentation de reprendre sa place au cœur de notre vie afin que manger pour vivre redevienne une joyeuse évidence.

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Une recette permaculturelle

Laver et ciseler finement les fanes d’une botte de radis, en retirant celles qui sont un peu jaunies ou flétries.Les mélanger dans un bol avec une petite pomme coupée en cubes de 5 mm. Ajoutez la moitié d’un petit oignon nouveau (avec sa tige) très finement émincé, ainsi que 2 cornichons coupés en fines lamelles (ou 2 cuillerées à café de câpres hachées).Assaisonner avec 3 cuillères à soupe (au moins) d’une huile d’olive fruitée, le jus d’un demi-citron et 1 cuillerée à café rase de son zeste, de la sauce de soja au goût. Goûter et rectifier l’assaisonnement au besoin. Servir frais sur des fines tranches de pain au levain toastées, ou sur des rondelles de légumes.


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