Contemplation de l'automne
"En contemplant ma nourriture je vois toute l'énergie et les efforts qu'il a fallut pour que cette nourriture parvienne jusqu'à moi
Les fondamentaux :
L’esprit :
Choisir de se relier profondément à la vie de chez soi c’est rentrer dans la pratique de la situation, principe fondamental à la vie qui rejoint celui de la résilience . Faire avec ce qu'il y a en premier lieu nous même , tel que l'on est l'exercice de la confiance. Vous ne serez peut être pas seul(e), devrez travailler, sortir , peu importe l’engagement est de s’occuper de votre vie en ne « vous en occupant plus », de suivre le déroulement du planning afin de ne plus décider ( ou un minimum) et redonner à votre être l’espace de l’intuition libérée de vos choix.
On ne peut remplir une tasse de thé déjà pleine, aussi une retraite c’est devenir la tasse vide qui reçoit le breuvage, c’est être le bol vide qui reçoit la nourriture et pour cela il n’y a rien d’autre à faire que de se laisser prendre par la main.
L’autre principe essentiel de la pratique c’est la bienveillance à soi qui passe par la confiance en votre choix. Cette pratique est celle de l’alignement qui crée l’espace nécessaire à l’émancipation de la vie, à la résonnance du vivant , à l’action juste ( naturelle) : soyez en certain, les patriarches et les matriarches ( moines et laïques) de la lignée sont là pour l’attester et vous accompagneront.
Aussi tout ce que vous avez à faire c’est instant après instant de rester en pleine présence, que ce soit dans l’assise, à respirer ou à manger ( Shikanta dans notre jargon) soyez pleinement là où vous êtes et quand les pensées s’échappent , revenez à ce que vous faites . Ce n’est pas toujours facile , et en même temps il n’y a aucun enjeu de réussite, juste laisser passer la vie qui s’écoule.
Simplement s’assoir , simplement cuisiner, simplement manger. Juste cela , non pas à s’observer mais à vivre pleinement ce que nous sommes en train de faire Ainsi, à ne faire que cela sans polluer l’ espace sacré de notre réalité nous nous faisons traverser par l’univers. A s’aligner de cette manière, nous devenons naturellement l’action juste et activons le principe inclusif de notre nature profonde : « la vie qui nourrit la vie par la vie ».
Concernant la parole, elle peut être polluante comme nourrissante. Parler peut être silencieux et se taire extrêmement bruyant , aussi laissez-vous guider par la parole juste générée par l’assise et la cuisine.
Et surtout rappelez-vous que de détendre son être, que simplement d’apprécier la beauté de notre nourriture , que de contempler sa vie est l’un des plus beaux cadeaux que nous puissions offrir au monde, celui de notre détente , de notre accueil sans jugement de la vie telle qu’elle est .
C’est un activisme spirituel, celui de la contemplation qui nous transforme dans la réconciliation avec le vivant et fait jaillir la joie d'agir.
Le cadre :
L'assise accordée
Devenir le bol vide qui reçoit , cette assise intemporelle de zazen, dans la posture libérée du volontarisme .
S'assoir comme l'on cuisine, comme l'on mange , comme l'on vit . Vivre le monde comme on s'assoit .
Les menus
Ces propositions ne sont que des suggestions et doivent s’adapter à d’autres ingrédients. L’idée principale est la pratique de la situation, toujours, de faire avec ce que l’on a. Néanmoins quand on aura l'occasion de s'organiser , avoir un fond de cuisine sufisement varié est propice à la cocréativité ( on ne cuisine jamais seul mais avec tout l'univers) .
avant de se mettre à cuisiner on pose son attention:
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Ne pas préjuger de la situation avant de la vivre , entrer en cuisine comme un enfant , juste curieux et disponible
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Dans chacune des tâches être en présence active, concentré certes mais en totale ouverture
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Etre à l’écoute de l’intuition de faire et s'ajuster par le mouvement
La pratique des Oryokis :
Véritable cœur de la pratique de la cuisine de la bienveillance le moment du repas est la pratique de la réalité telle qu’elle est. Nous recevons le monde, tel qu’il est matérialisé par un menu de saison , en miroir de la réalité.
Vous pourrez pratiquer à l’assiette ou dans la tradition des bols : les vidéos du site pourront vous guider dans la pratique des bols . Faites au mieux, ne vous inquiétez pas , il n’y a pas d’erreur possible à pratiquer l’amour de sa nourriture !
Le planning :
Suivre un programme permet de « s’oublier » , c’est aussi une motivation quand on sait que ce programme est suivi par d’autres, et dans ce lien invisible mais bien réel une activation de notre vie et de celle des autres . Néanmoins,il ne doit pas être une rigidité , un prétexte supplémentaire de séparation au monde.
Le fondamental de la cuisine de la bienveillance est la pratique de la situation . Cette pratique surgit en lien avec le programme ( on fait avec ) mis aussi avec ce qui advient dans nos vies ( mon mari ou mes enfants ont besoin de moi, ce mail urgent ) et votre attention se portera sur l’action juste à réaliser sans culpabilité aucune .
Si vous êtres seul(e) et avez du temps je vous recommande bien sûr de le suivre au plus près mais si vous êtes en famille adaptez le. Venir aux assises zoomzazen , intégrer la contemplation avant le repas sans faire les menus suggérés ni même cuisiner sera tout aussi opérant si c'est là votre situation pour aujourd'hui.
C’est dans cet ajustement que vous intégrerez la pratique au quotidien et non dans un idéal souvent construit pour éviter de s’engager dans la bienveillance à soi qui aime les petits pas.
Et si la petite histoire de ces retraites vous intéresse la voici